Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Soyez sages comme une image...

22 août 2008

Le tragique de l'imaginaire.

7f88af47557ff9586acf89709ac4915f

Tous ces êtres, ces corps, ces âmes et ces coeurs que j'ai créée. Des personnages, de la fiction, un peu d'imaginaire pour vivre la vie au-travers leurs gestes inventés. Quelque chose qui ne vivra jamais et qui ne mourra pas non plus, j'ai mis en eux l'éternel, je fais vivre le mot "toujours" en chacun de ces Il et de ces Elle, parce qu'au fond, ce ne sera toujours qu'une histoire de plus que je me serai raconté et que d'autres auront entendu au passage. Je les dessinais avec mes mots, j'ajoutais la couleur, une texture et une chaleur à leur peau, une mélodie à leur coeur, un regard à leurs yeux, une vois à leur bouche, un goût à leurs lèvres, un arôme qui leur serait propre. Mes mots les traçaient, parfois des contours flous, d'autre fois définis. Ils auront toujours vécu en moi et sur ces quelques pages où j'étalais l'encre de mes veines. Des décors pour soutenir l'histoire, des paysages pour les faire sourire, les faire vivre, de l'air pour qu'ils respirent, des endroits qu'ils nommeraient "leur chez sois" et d'autre inconnus où parofis on se perd et se trouve en même temps. L'analogie de la différenc,e chaque fois des mots semblables pour des coeurs si différents. Il ne fallait pas le prendre au sérieux, c'était un jeu. Un simple jeu de mots... Je jouais avec eux, et j'étais fière, comme un enfant de son premier dessin, de ces courbes que je faisais naître sur des feuilles vierges. Il ne fallait pas mélagner le réel à l'iréel, il fallait y laissé la barrière qui les séparaient. Ils vivaient en moi, je les construisaient dans mon imaginaire diforme, ils y étaient engourdie, alors je les glissais entre les mots, ces personnages, qui ont vécus leur vie comme je les voyais. Ils ne sont pas un reflet d'une réalité analogue à la mienne, seulement un reflet à une tête pleine d'images et de films, alors que le bus file, la musique qui résonne dans mes oreilles, je les crées, et leur offre une histoire dans laquelle prendre place. Je les créais différent, parfois blessés, écorchés, mais à l'instar de tous les gens. Le soleil brille dehors et ils ne sourient jamais, ces gens, ces réels, des landes dorées se posent sur leur peau froide et ils ne sourient pas. Le soleil brilalit hier aussi, et alors? Et alors chaque jour est différent, et chaque jour où cet astre scintille haut dans les cieux, on devrait savoir l'apprécier. Un arc-en-ciel se peint sur un fond de toile pluvieux et ensoleillé à la fois, mais ils font comme s'ils ne voyaient pas, ils ne remarquent même plus les jours où le soleil est orangé, ils n'y conaissent rien. Ils ont appris par coeur le nom des nuages et la science du cycle de la pluie. Mais ces iréels remarquaient la pluie, le soleil et l'arc-en-ciel, les nuances faisaient partis de leur vie, la magie du moment, la beauté de l'instant. Ils se levaient le matin et écoutaient leur corps, voyaient qu'aujourd'hui était déjà différent d'hier et apréhendaient demain, soit comme un jour meilleur, soit comme un jour de trop. Cela était pourtant sans importance, l'important était que les émotions et les sensations, ils les vivaient à cent à l'heure. C'était magique, relire mes propres mots, revoir ce que j'avais déjà vu avant, déjà imaginé, et vivre le froid, sentir la chaleur, frissoner ou sourire. Mais apparament, c'en est trop, c'est la nuit constante, l'ébène qui y coule comme le sang dans mes veines. Alors on me les a collé à la peau, eux à qui je leur en avait créée une unique à chacun. Peut-être qu'après tout, je devrais m'y mettre moi aussi, comme "tout le monde" et apprendre par coeur le nom des nuages.

Publicité
Publicité
Publicité